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II. La lecture

1. Fonder une culture humaniste

Au collège, l’élève acquiert une culture que l’environnement social et médiatique quotidien ne suffit pas toujours à construire. L’enseignement du français a pour but de donner à chacun les éléments maîtrisés d’une culture nécessaire à la compréhension des œuvres (littéraires, cinématographiques, plastiques) et des langages (ceux de la littérature, de l’information, de la publicité, de la vie politique et sociale) et de susciter le goût et le plaisir de lire. Les lectures conduites en classe permettent d’initier aux mythes, contes et légendes, aux textes fondateurs et aux grandes œuvres du patrimoine. Elles sont aussi associées au travail sur le lexique et à la découverte des formes et des genres littéraires.

Année après année, en adoptant une progression chronologique qui permette d’établir des relations avec le programme d’histoire, les élèves sont invités à lire et à étudier des œuvres littéraires. Ils apprennent d’une part à les situer dans un contexte historique et culturel, d’autre part à les analyser en fonction des genres et des formes auxquels elles appartiennent. Ces démarches conjointes leur permettent de percevoir de manière vivante les échos que les œuvres entretiennent entre elles à travers le temps. Les relations avec les autres formes d’art, liées au contexte culturel ou à des thèmes, sont mises en évidence pour construire une culture structurée et partagée.

La lecture des images, fixes ou animées, contribue également à la fondation d’une culture humaniste. Elle favorise la compréhension des œuvres littéraires étudiées en privilégiant des prolongements artistiques et en affinant la perception des contextes historiques et culturels.

2. Lecture analytique, lecture cursive

Pour fonder cette culture humaniste, le professeur de français construit sa progression à partir de la découverte et de l’étude de textes littéraires. Chaque année, les élèves sont invités à lire plusieurs œuvres du patrimoine, principalement français, mais aussi européen ou plus largement mondial. L’étude d’œuvres intégrales et la lecture d’extraits s’articulent à cette fin. On distinguera deux approches possibles des textes : la lecture analytique et la lecture cursive.

La lecture analytique se définit comme une lecture attentive et réfléchie, une lecture d’étude, cherchant à éclairer le sens des textes et à construire chez l’élève des compétences d’analyse et d’interprétation. Elle permet de s’appuyer sur une approche intuitive, sur les réactions spontanées de la classe, pour aller vers une interprétation raisonnée. En approfondissant ce qui a pu être acquis au cours de l’enseignement primaire, on développe les capacités des élèves à s’interroger sur les effets produits par les textes, sur leur construction et leur écriture. Les diverses démarches d’analyse critique ainsi qu’un nécessaire vocabulaire technique, qui doit rester limité, ne constituent pas des objets d’étude en eux-mêmes : ils sont au service de la compréhension et de la réflexion sur le sens.

La lecture analytique peut porter soit sur un groupement de textes, soit sur une œuvre intégrale : leur étude s’inscrit dans un projet clairement défini. Pour les œuvres intégrales, la lecture analytique combine le travail précis sur des extraits avec un parcours transversal, qui peut être organisé à partir d’une question ou d’un thème donné.

La lecture cursive est une lecture personnelle de l’élève, en dehors du temps scolaire. Elle peut être recommandée par le professeur ou librement choisie. Le professeur cherche à développer le goût de la lecture en proposant un choix commenté d’œuvres accessibles, empruntées notamment à la littérature de jeunesse.
En classe de Troisième, c’est l’occasion de découvrir des textes de la littérature française immédiatement contemporaine.

Ces différentes formes de lecture sont pratiquées avec le souci constant de privilégier l’accès au sens, de prendre en compte la dimension esthétique et de permettre une compréhension approfondie du monde et de soi. Elles s’attachent dans tous les cas à susciter le plaisir de lire. L’accent est mis en classe sur les œuvres patrimoniales, ce qui n’exclut pas le choix d’œuvres étrangères, de lectures d’aujourd’hui et même de textes appartenant à la littérature de jeunesse. La lecture est mise en relation (comme support ou comme aboutissement) avec les exercices d’expression orale ou écrite et avec les travaux visant à la maîtrise de la langue.

3. La lecture de l’image

L’image constitue, pour l’enseignement en général et celui du français en particulier, une ressource précieuse à plus d’un titre : en fournissant à l’élève des représentations du monde présent et passé, elle contribue efficacement à la constitution de sa culture et de son imaginaire ; elle favorise l’expression des émotions et du jugement personnel ; elle peut en outre consolider l’apprentissage de méthodes d’analyse.

Dans une démarche comparable à la lecture des textes, l’image est analysée en tant que langage. Il importe de faire percevoir aux élèves, confrontés chaque jour à une abondance d’images variées, que celles-ci sont des représentations porteuses de sens et que souvent leur visée peut être explicitée. Face à l’image, comme face au texte, les élèves doivent apprendre à s’interroger sur ce qu’ils voient et à observer l’image avant d’en parler. On pourra alors les amener à passer d’une approche intuitive à une interprétation raisonnée en les initiant progressivement à quelques notions d’analyse.

De la Sixième à la Troisième, l’approche de l’image est toujours mise en relation avec des pratiques de lecture, d’écriture ou d’oral. La lecture de l’image a sa place en préparation, accompagnement, prolongement des textes et domaines abordés durant l’année. Elle permet également un accès à l’histoire des arts.
 

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