Michel de Nostredame, plus connu sous le nom de Nostradamus, homme de la Renaissance, apothicaire et médecin (soit vrai, soit prétendu), pratiquait l'astrologie comme tous ses confrères du XVIe siècle. Il est né le 14 décembre 1503, vers midi, à Saint-Rémy-de-Provence. Souffrant d'épilepsie psychique, de la goutte et d'insuffisance cardiaque, il mourut le 2 juillet 1566 à Salon-de-Provence d'un œdème dit cardio-pulmonaire.

  • Il est né de Jaumet (ou Jacques) de Nostredame et Reynière (ou Renée) de Saint-Rémy. Il est l'aîné des dix-huit enfants du couple. Le nom des Nostredame vient de son grand-père juif, Crescas de Carcassonne, qui choisit le nom de Pierre de Nostredame lors de sa conversion au catholicisme probablement en 1459 avec l'accord de l'archevêque d'Arles, Pierre de Foix
  • Dès son enfance, Michel aurait été confié « à l'éducation » de ses aïeux. En 1506 Jean de Saint-Rémy, lui aussi (selon certains) juif converti et médecin du roi René, lui aurait transmis les rudiments des mathématiques et des lettres.
  • Il part très jeune en Avignon pour y obtenir son diplôme de bachelier des arts. Il part ensuite à Montpellier, où Rabelais étudiera plus tard, pour y faire des études de médecine, mais en est bientôt expulsé pour avoir été apothicaire. Lorsque que la peste arriva en 1520 en Provence, les hommes crurent qu'était venu le temps de l'apocalypse. Ainsi les œuvres ésotériques de l'époque en furent profondément marquées, dont celles de Nostredame lui-même, mais il s'est fait d'abord connaître grâce aux remèdes qu'il a mis au point, dont les fameuses boules de senteur.
  • Vers 1533, il rencontre Jules-César Scaliger à Agen, où il se marie ; cette première épouse lui donnera deux enfants, mais malheureusement tous les trois périront quelques années plus tard, en 1537, de façon non expliquée, mais peut-être de la peste.
  • Dix années s'écoulent pendant lesquelles on ne sait pas grand-chose de ce qu'il advint de Michel de Nostredame.
  • C'est en 1547 qu'il reparaît à Salon-de-Provence pour épouser Anne Ponsarde, le 11 novembre, qui lui donnera six enfants. En 1550, il commence, comme tant d'autres, par éditer un « almanach », c'est-à-dire un calendrier de prédictions basées essentiellement sur les astres. Le genre est extrêmement prisé du peuple. Nostradamus s'amuse à façonner ses premières prévisions, dans un style énigmatique, volontiers dyslexique et polyglotte. Dès cette date, Michel de Nostredame signe ses quatrains du nom de 'Nostradamus'. Ce nom n'est pas la transcription latine de Nostredame qui serait plutôt Domina nostra ou Nostra domina. 'Nostradamus' signifie « nous donnons (damus) les choses qui sont nôtres », sinon « nous donnons (damus) les panacées (nostrum, au pluriel)».
  • En 1555,installé à Salon-de-Provence, que l'on appelait alors Salon-de-Craux, il décide de réunir ses prédictions dans un ouvrage plus ambitieux qu'il fait imprimer à Lyon, chez Macé Bonhomme, premier livre de ses fameuses Centuries qui devaient être au nombre de dix.
  • Sa renommée est telle qu'il devient un des astrologues de Catherine de Médicis, qui l'appelle à la Cour. Cette dernière le fera nommer médecin et conseiller du roi Charles IX en 1564. Il repart à Salon où il résidera jusqu'à sa mort. Charles IX et Henri de Béarn, futur Henri IV lui rendront visite à Salon. Il meurt deux années plus tard, le 2 juillet 1566.

Prophéties

  • Les Propheties (comprenant dix Centuries – ensembles de cent quatrains) seront rééditées plusieurs fois de son vivant, avec, jusqu'à sa mort, de nouveaux ajouts. La première édition compte trois cent cinquante-trois quatrains, la dernière neuf cent quarante... Il est très possible qu'avec cet ouvrage particulièrement soigné et rempli de références savantes Nostradamus escomptait toucher un public cultivé, formé d'humanistes, de lettrés et de puissants.
  • Les centuries de Nostradamus ont donné lieu à près de dix mille ouvrages ! Aujourd'hui encore, malgré des travaux sérieux, nul ne peut dire exactement ce qu'elles signifient...
  • Comme toujours avec Nostradamus, il faut faire preuve d'une certaine réserve. Son style obscur et son vocabulaire, mélange de vieux français, de latin, de provençal et (selon certains) d'hébreu donne aux exégètes une grande liberté d'interprétation. Nostradamus est un « virtuose de l'ambiguïté », qui a multiplié les anagrammes, les symboles, les références mythologiques, crypté tous ses quatrains à l'aide de figures de style.