Maurice Blanchot (Quain, Saône-et-Loire, 27 septembre 1907 - Yvelines, 20 février 2003) est un romancier et essayiste français.

Il est des sujet dont la présence dans une encyclopédie présente un certain nombre de difficultés, d'apories et d'impasses qui semble insurmontable. "Maurice Blanchot" est l'une de ces notices pratiquement impossible à écrire, sauf à trahir aussi bien la vie que l'œuvre de Maurice Blanchot. On peut se borner à présenter, comme c'est le cas ci-dessous, la biographie puis la bibliographie de l'auteur. On peut aussi profiter du wiki pour faire de cette page une page dynamique, collective, en partie fragmentaire, et hypertextuelle, comme Maurice Blanchot aurait aimer décrire ce fameux livre dont il est question dans plusieurs de ses essais et notamment L'entretien infini.

La portée, l'influence, l'importance des textes de Maurcie Blanchot sur la littérature voire la philosophie française d'après-guerre est semble-t-il un fait incontestable. Le détail de la manière ou de l'intention de ces emprunts, hommages ou rejets n'est pas à proprement parler nécessaire à notre compréhension.

Maurice Blanchot compte et à compté pour une large part des écrivains français et étrangers, ainsi que des philosophes, mais de manière presque secrète, souterraine.

Et entre l'hermétisme (revenant à l'un des auteurs les plus lus de Blanchot, Stéphane Mallarmé) et terrorisme (imputable à une autre des figures de formation du jeune Blanchot, celle de Jean Paulhan), le texte blanchotien est bousculé, balancé, par les lecteurs ou les exégètes, entre ces deux limites 1.

L'œuvre de Blanchot serait ainsi l'héritière d'une tradition littéraire française qui, née peut-être de l'audience d'écrivains tel Maurice Scève, se répercute chez Mallarmé, Paul Valery, Paulhan et se poursuivrait peut-être, dans une certaine mesure tourefois, chez Samuel Beckett, Marguerite Duras ou Jacques Derrida.

Le champ des influences de Blanchot (double génitif : les influences qu'a subi Blanchot, aussi bien que les influences qu'il a suscité) est énorme, exponentiel. La somme des textes lus par Blanchot et décortiqués dans ses textes, notamment critiques (mais nous verrons que les genres, chez Blanchot, sont très vite et profondément battus en brèche) est impressionnante.

Son œuvre, le silence dont il a cerné sa vie d'homme, mais aussi ses engagements politiques, et sa poétique de la négation, bien qu'optimiste, ont érigé Blanchot en une espèce de figure mythique, de guide, de nocher ou, dans le cas contraire, d'ennemi public n°1, de gourou, et cette ambivalence au lieu même où le nom de Blanchot, pour la majorité des lecteurs, ne signifie rien.

Son opposition à Charles de Gaulle, son opposition à Jean-Paul Sartre ; les écrivains qui se réclament de lui, ou que lui-même a soutenu contre tous : Louis-René des Forêts, Henri Michaux, Georges Bataille, Pierre Klossowski, Roger Laporte, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Antonin Artaud, etc. ; son irresistible parenté avec la Nouvelle Nouvelle Revue Française ; ses création collectives comme la Déclaration des 121, pour l'arrêt de la Guerre d'Algérie, ou le projet de Revue Internationale, avec Elio Vittorini, Günter Grass et de nombreux autres écrivains de tous horizons ; enfin ses amitiés indéfectibles, en tête celle avec Emmanuel Levinas et celle avec Georges Bataille font de lui, toutefois absent de la scène médiatique, semblant immortel quoiqu'atteint d'une maladie éternelle, un élément de poids de la vie culturelle de l'après-guerre.

Et pourtant, Blanchot, qui le connaît ? Personne ne l'a jamais vu, à quelques exceptions près, mais son nom rayonne sur les bibliothèques du monde.

Aussi pour amorcer Blanchot, pour l'attaquer, de biais (souvenir de Paulhan), on pourrait peut-être débuter par lire ou entendre la parole propre de l'écrivain...