Jacques Bénigne Bossuet (Dijon, 27 septembre 1627 - Paris, 12 avril 1704) est un homme d'Église, prédicateur et écrivain français.

Originaire d'une famille de noble, il fut d'abord placé chez les Jésuites de Dijon et vint à 15 ans achever ses études à Paris, au collège de Navarre, où il eut pour maître Nicolas Cornet. En 1652, il reçut les ordres, après avoir subi des épreuves publiques qui attirèrent sur lui l'attention générale et lui concilièrent l'amitié du Grand Condé. Après avoir reçu la prêtrise et le bonnet de docteur, il quitta Paris pour aller se fixer à Metz, où son père était conseiller au Parlement, et où il avait été nommé chanoine.

Appelé souvent à Paris, il commença à s'y faire une grande réputation pour ses sermons et ses panégyriques des saints. Il prêcha un avent et un carême devant la reine-mère et devant le roi, et opéra parmi les Protestants un grand nombre de conversions, entre lesquelles on cite celle de Turenne, de Dangeau, de Mademoiselle de Duras : c'est pour aider à ces conversions qu'il rédigea son Exposition de la doctrine de l'Eglise.

La plupart de ces discours improvisés sont perdus. Quelques heures avant de monter en chaire, il méditait son texte, jetait sur le papier quelques paroles, quelques passages des Pères, pour guider sa marche ; quelquefois il dictait rapidement de plus longs morceaux, puis se livrait à l'inspiration du moment, et à l'impression qu'il produisait sur ses auditeurs.

Le 21 septembre 1670, Charles-Maurice Le Tellier devenu archevêque de Reims, consacre, avec l'assentiment du Pape, Jacques Bénigne Bossuet comme évêque de Condom (Gers), en l’église des Cordeliers à Pontoise.

Cette même année et les suivantes, il prononça ses Oraisons funèbres dans lesquelles il fait sentir avec élégance le néant des grandeurs humaines. Il prononça l'oraison funèbre d'Henriette de France, reine d'Angleterre et d'Anne d'Autriche. Les oraisons funèbres ne sont qu'au nombre de six ; ce sont des chefs-d'œuvre d'une éloquence qui sont sans modèle dans l'Antiquité. Bossuet ne s'y sert pas de la langue des autres hommes ; il fait la sienne, il la fait telle qu'il la lui faut pour la manière de penser et de sentir qui est à lui : expressions, tournures, mouvements, construction, harmonie, tout lui appartient.

Il devient précepteur du dauphin Louis de France, le fils du roi Louis XIV et de Marie-Thérèse. En 1681, il écrit son Discours sur l'histoire universelle dans lequel, après avoir présenté un résumé rapide des évènements, il en cherche la raison dans les desseins de Dieu sur son Eglise. On fut étonné, dit Voltaire, de cette force majestueuse avec laquelle il a décrit les mœurs, le gouvernement, l'accroissement et la chute des grands empires, et de ces traits rapides d'une vérité énergique, dont il peint et juge les nations. Pour le Dauphin, il écrivit aussi le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, dans lequel il suit en général la doctrine de René Descartes, et se montre aussi profond philosophe qu'écrivain.

En 1681, lorsque l'éducation du dauphin fut achevée, il fut nommé évêque de Meaux et se livra dès lors aux soins de l'épiscopat, fit de fréquentes prédications, et lutta, en tant que théologien, contre les protestants. Il rédigea le célèbre Catéchisme de Meaux (1687) et composa pour des religieuses de son diocèse les Méditations sur l'Evangile et les Elévations sur les Mystères.

Bossuet joua un grand rôle de prédicateur et de directeur de l'assemblée du clergé de France.

Dans l'assemblée du clergé de 1682, à l'occasion des démêlés entre le roi et le pape, il fut l'auteur de la déclaration sur les libertés de l'Église gallicane en 1682, qui fixait les limites du pouvoir du Pape, et rédigea les Quatre articles de 1682 qui sont demeurées une loi de l'état et qui ont donné lieu à de vives discussions ; le pape en fut très irrité et les fit brûler.

Il se trouva par là en lutte avec Fénelon, qui penchait vers le quiétisme : il poursuivit son adversaire à la fois auprès du roi, qui disgracia et exila l'évêque de Cambrai, et auprès du pape, qui condamna les Maximes des Saints où il soutenait la doctrine de l'amour de Dieu pour lui-même, sans aucun mélange de cette crainte que les théologiens appellent servile. On lui reproche d'avoir porté trop d'aigreur dans cette affaire.

Bossuet mourut de la maladie de la pierre à Paris, le 12 avril 1704.