Marcel Dubé est un dramaturge qui a innové le monde de la littérature québécoise par ses œuvres réalistes qui ont démontré le vrai visage d’une société en changement culturel et politique. Ses textes ont su présenter certains problèmes ayant été maintenus comme tabou pendant plus d’un siècle. Les problèmes familiaux, la pauvreté et l’émancipation de la femme ont tous été représentés fidèlement dans son œuvre. Il est considéré comme le père de la dramaturgie québécoise contemporaine.

Né le 3 janvier 1930 à Montréal, Marcel Dubé fait ses études secondaires au Collège Sainte-Marie de Montréal chez les Jésuites. En 1949, il gagne le second prix au concours littéraire l’A.C.J.C. avec le recueil de poèmes Couleurs des jours mêlés. Dès l’âge de 21 ans, il participe activement à la création d’une troupe de théâtre, La jeune scène, avec Monique Miller et Raymond Lévesque. Sa première pièce, le bal triste, qu’il écrit et qui est mise en scène 1950, fut un échec.

Il s’engage alors dans l’armée pour y rester seulement deux mois pendant lesquels il ne peut cesser d’écrire. Ensuite, il poursuit des études en lettres à l’Université de Montréal afin d’obtenir une maîtrise en littérature française. Il écrit une nouvelle pièce, de l’autre côté du mur, qui elle connaîtra du succès. Cette pièce fut le point de départ de sa grande carrière, il commence alors une longue histoire d’amour avec la littérature.

Il reçoit, en 1953, une bourse du ministère du Bien-Être et de la Jeunesse et il quitte alors le pays pour la France où il visite les théâtres et les écoles d’art dramatique parisiens. Lorsqu’il revient, il travaille pour Radio-Canada et devient l’un des auteurs vedette de la société d’État.

Il se fait connaître par le public québécois grâce à la présentation des pièces Zone (1953), Un simple soldat (1957) et Au retour des oies blanches (1966). Ces œuvres expriment un contraste avec les productions de l’époque à caractère classique, donc la famille unie, la religion et l’amour.

Son œuvre est divisée en deux parties : la première dépeint la société ouvrière, les travailleurs des villes. Il traite beaucoup de l’adolescence et du chemin vers le monde adulte, des envies de liberté, de contestation et de colère face à une société qui ne semble pas être présente pour eux. La seconde partie (après 1960), quant à elle, traite principalement de la bourgeoisie. «Le dramaturge les dépeint en train de voiler leur déchéance morale dans les mondanités, de noyer leur ennui dans l’accumulation de biens matériels et dans l’alcool. Mais chacun doit bientôt régler ses comptes avec la vie : tombent alors les masques, et ses arrivistes se retrouvent seuls avec eux-mêmes, condamnés à vivre. »