Xavier Grall est un journaliste, poète et écrivain breton né le 22 juin 1930 à Landivisiau (Finistère) et mort le 11 décembre 1981 à Quimperlé (Finistère).

Son œuvre mystique magnifie la Bretagne. Xavier Grall « redevient breton » lorsqu'il quitte Paris en 1973 pour retrouver la région de Pont-Aven, définitivement. Il exerce à La Vie catholique dont il fut le rédacteur en chef, au journal Le Monde, à l'hebdomadaire Témoignage Chrétien, au mensuel Bretagne.

Ses souvenirs et enquêtes sur la Guerre d'Algérie ont peu à peu conduit le poète à se détacher de la belle idée qu'il avait de la France :

« J'ai fait la guerre d'Algérie, dans le soleil des loups mes yeux se sont ouverts. Déchirante révélation. Du Djebel Amour à la Montagne Noire, que de similitudes. Même tyran : l'État français. Même victime : le paysan. Même flic : le CRS (…). Quand on a vu la France torturer, on ne peut mettre que des bémols à la chanson dont on nous avait bercés (…). L'image de la France que je m'étais formée, très haute et pour ainsi dire mystique, se trouva à jamais ternie. »

La brèche était ouverte, Xavier Grall reprenait alors définitivement conscience d'une identité qu'il avait enfouie :

« Tu te découvres Breton comme il n'est pas permis de l'être. (…) Et tu penses que ton pays ça existe, bon Dieu, terriblement. Tu te récupères. Tu te regardes en face. Tu te décolonises. Tu es Berbère, Kabyle, Breton. »

À partir de là, ses œuvres se diversifient : Xavier Grall poète et romancier construit une œuvre unique qui aujourd'hui représente un exemple inégalé qui valorise la littérature bretonne d'expression française.

Avec ses amis Alain Guel et Glenmor il est partie prenante de la fondation des Editions KELENN où il publie Barde imaginé (1968), Keltia Blues (1971), La fête de la nuit (1972), Rires et pleurs de l'Aven (1978). Alain Guel, qui suivi ses premiers pas en littérature et avec qui il entretint une abondante correspondance, compta parmi ses meilleurs amis dont le soutient et l' amitié indéfectibles ne firent jamais défaut jusqu'à la fin de sa vie.

N'oubliant pas son passé de chroniqueur, il publie Le Cheval couché, cinglante réponse au « folklorisme fossilisant » du Cheval d'orgueil de Pierre-Jakez Hélias, livre qu'il regrettera par la suite. Xavier Grall poursuit aussi à distance sa collaboration avec Le Monde et La Vie. Il publie des billets, des chroniques - le billet d'Olivier, exposé de ses passions et de ses humeurs sur des sujets d'actualité -, des essais sur François Mauriac ou James Dean, etc. Au début des années 1970 il fonde le journal nationaliste breton la Nation bretonne avec Alain Guel et Glenmor où l'on retrouve ses textes sous le pseudonyme de "Saint Herbot", entre autres.

La maladie emportera le poète fatigué en 1981.