Jean-Marc Rouvière (né le 24 avril 1958), écrivain français, est à ce jour l'auteur de deux essais de philosophie religieuse ;

Le silence de Lazare, méditation sur une résurrection (DDB - Desclée de Brouwer, Paris 1996). Comment comprendre la résurrection de Lazare à travers le symbole qu'elle exprime ? En grec, le mot sumbolon désignait d'un objet brisé la moitié que l'on présentait comme signe de reconnaissance. Les deux parties étaient assemblées pour s'assurer de l'identité du porteur. Or les deux moitiés de l'existence de Lazare ne peuvent s'emboiter pour former un seul existant. Entre elles, restera la séparation de la mort jusqu'au jour glorieux de la Pâque de tous les hommes. Souvenons-nous des paroles de Bossuet : les corps morts "ressusciteront pour ne mourir plus et que la mort, dit le Saint-Esprit sera noyée dans l'abîme pour ne paraître jamais ; et la mort ne sera plus" (Sermont sur la mort).

Brèves méditations sur la création du monde (L'Harmattan, Paris 2006). Dans la Genèse le fait de dire est par lui-même générateur de choses dont la beauté est déjà dans la beauté des mots qui les font être simplement en les désignant. La naïveté enfantine qui consiste à croire qu’il suffit d’inventer un nom pour que la chose ainsi nommée se mette à exister, cette puérilité a rang de vérité première lorsque c’est Dieu qui somme les choses à être. C’est par l’impact de la Parole sur le non-être qu’advient le fait-d’être pour la matière, les animaux et les plantes dans la profusion et l'allégresse. En nommant les choses, Dieu a fait le bonheur du monde. Le discours sibyllin mais tout-puissant de Dieu dit la floraison de l’étant sous toutes ses guises, sauf toutefois l’alpha du Ciel-et-la-Terre et l’oméga de l’espèce humaine qui furent créés sans souffler mot (…) Il nous reste dans la foi en la révélation à lire et relire Genèse 1 non comme un traité de cosmologie ou de sciences de la terre mais dans toute sa puissance heuristique quant à la puissance d’amour du Créateur.