Christine de Pisan ou Christine de Pizan (Venise, 1364 - monastère de Poissy, v. 1430) était une philosophe et poètesse française.

Née à Venise vers 1364, elle suit son père Thomas de Pizzano, médecin réputé, appelé à Paris par Charles V. En 1379, elle épouse Étienne de Castel, secrétaire du roi. Son père meurt entre 1385 et 1390 ainsi que son mari en 1390. Âgée alors de 26 ans, elle se retrouve en charge de trois enfants. Elle est considérée comme la première femme de lettres française ayant vécu de sa plume. Son érudition la distingue des écrivains de son époque, hommes ou femmes. Elle passe alors plusieurs années en procès pour récupérer son héritage. C'est ce qui fit qu'elle dut gagner sa vie en écrivant.

Elle composa des traités de politique et de philosophie, et des recueils de poésies. Auteure très prolifique, elle se retire dans un couvent à la fin de sa vie, où elle écrit un Ditié de Jeanne d'Arc. On lui doit, entre autres, Cent ballades d'amant et de dame et la Cité des dames. Son travail majeur a été accompli entre 1400 et 1418.

Ses poèmes sont organisés dans des recueils selon une trame narrative, beaucoup de ceux-ci sont tirés directement de son expérience personnelle telle Seulette suy et seulette vueil estr.

Elle a été impliqué dans la première querelle littéraire française que certains considèrent comme un manifeste, sous une forme primitive, du mouvement féministe. En effet Epistre au Dieu d'Amours 1399 et son Dit de la rose 1402, critique de la seconde partie du Roman de la rose écrite par Jean de Meun, provoquèrent des remous considérables dans l'intelligentsia de l'époque. Ce type de propos étaient jugés assez scandaleux à l'époque :

« Et jurent fort et promettent et mentent
Estre loiaulx, secrez, et puis s'en vantent. »

Elle n'hésita pas aussi à s'exprimer sur la politique Épître à la reine Isabeau, et sur le droit militaire Livre des faits d'arme et de chevalerie.

La plupart de ses oeuvres sont conservées dans des manuscrits autographes ; ce qui est très rare pour cette époque.