René Lévesque (24 août 1922 - 1er novembre 1987), journaliste et politicien québécois, il fonde le Parti Québécois en 1968 et devient le premier ministre du Québec en 1976. Il exerce cette fonction jusqu'en 1985. Il milita pour un Québec indépendant.

Né à New Carlisle en Gaspésie, René est l'aîné de quatre enfants. Il complète ses études classiques au collège Saint-Charles-Garnier à Québec. Il débute des études de droit à l'Université Laval, mais quitte en 1943 avant d'avoir terminé.

René Lévesque débute sa carrière en tant qu'annonceur et lecteur de nouvelles à la station de radio CHNC à New Carlisle. Il effectue ensuite du remplacement comme annonceur à CHRC (Québec) en 1941 et 1942, puis toujours à Québec à CBV. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale (1944-1945), il devient officier de liaison et correspondant de guerre pour l'armée américaine (l'armée canadienne lui ayant refusé un poste d'officier, en tant que correspondant), en Europe. Il se trouve à Londres alors que la ville est sous les bombardements quotidiens de la Luftwaffe. Il avance avec les troupes Alliées lorsqu'ils repoussent les Nazis en France et en Allemagne. Tout au long de la guerre, il produit des reportages en langue anglaise qui sont transmis par écrit ou par radio. Il accompagne la première unité américaine qui atteint le camp de concentration de Dachau, et est profondément touché par ce qu'il voit.

En 1947, il épouse Louise L'Heureux. Le couple aura trois enfants, deux garçons et une fille. Il sera à nouveau correspondant de guerre pour la CBC en 1952 durant la guerre de Corée. Après cette guerre, il se fait offrir une carrière de journaliste aux États-Unis, mais décide de rester au Québec.

De 1956 à 1959, Lévesque devient une personnalité publique très en vue en animant à Radio-Canada une émission d'affaires publiques hebdomadaire appelée Point de mire. Durant son séjour à la télévision publique, il a été très impliqué dans la grève des réalisateurs de 1958, qui dura 68 jours mouvementés. Supporté par son futur adversaire politique Pierre Elliott Trudeau, il fut arrêté lors de cette grève, avec 29 autres grévistes.

En 1960, il fut élu à l'Assemblée nationale du Québec comme député du Parti libéral du Québec. Jean Lesage le désigne alors comme ministre des ressources hydrauliques et ministre des travaux publics de 1960 à 1961, puis comme ministre des ressources naturelles de 1961 à 1965. Il joue un rôle clé dans l'élection référendaire de 1962 sur le thème « Maîtres chez nous » où Lévesque propose la nationalisation des compagnies d'électricité, qui sera accomplie après cette élection. Même si le parti Libéral est battu aux élections de 1966, il conserve son siège jusqu'à ce qu'il quitte le parti pour siéger comme député indépendant suite à des différends par rapport à la position constitutionnelle du parti.

Après sa création en 1968, il mène le Parti québécois au pouvoir en 1976.

À partir de 1970, il commence une relation amoureuse avec Corinne Côté-Lévesque, laquelle deviendra son épouse en 1978. Celle-ci a eu une influence notable sur les décisions de René Lévesque. Par exemple, suite à la nuit des Longs Couteaux, elle l'incite à demeurer en poste, malgré le dégoût de Lévesque envers les manœuvres politiques.

Aujourd'hui, il est reconnu tant pour ses réformes sociales que pour le référendum de 1980 sur la souveraineté-association et l'adoption de la Charte de la langue française, sans oublier la réforme du financement des partis politiques.

Il meurt d'une crise cardiaque le 1er novembre 1987. Des dizaines de milliers de gens témoignent leur reconnaissance lors de ses funérailles à Québec.

Il a été inhumé à Québec, dans le cimetière Saint-Michel, le 5 novembre 1987.

Le Parti québécois, parti qu'il a lui-même fondé, existe toujours même s'il est devenu, à la suite d'une défaite électorale pendant l'élection générale du 14 avril 2003 au Québec, le parti représentant l'opposition officielle à l'Assemblée nationale.

L'idée d'établir un partenariat économique entre le Canada et un Québec indépendant, appelée la "souveraineté-association", est attribuable à René Lévesque. Plusieurs leaders fédéralistes, lors des derniers référendums, ont d'ailleurs menacé de ne jamais établir de partenariats économiques si le Québec décidait de se séparer.

Malgré le fait que le Mouvement Souveraineté-Association puis le Parti Québécois soient majoritairement composés de francophones, Lévesque a défendu l'idée que l'État finance des écoles primaires et secondaires anglophones.

Officiellement dans le but de réduire l'assimilation des francophones et de favoriser une meilleure intégration des nouveaux arrivants à la société québécoise, la Loi 101 que le gouvernement péquiste a adopté le 26 août 1977 oblige les francophones et les immigrants à suivre une éducation primaire et secondaire dans une institution de langue française.