Marc-Édouard Nabe, né à Marseille le 27 décembre 1958, de son vrai nom Alain Zanini, est un écrivain français. Il est également peintre, et guitariste (rythmique) de jazz, notamment auprès de Marcel Zanini, son père.

Grâce à ce père, il côtoiera dès sa jeunesse les grands musiciens du Jazz, mais aussi des peintres, les journalistes de Hara-Kiri - Charlie Hebdo, lesquels lui fourniront thèmes et style, quand il choisira la littérature.

Ce fut d'abord par un livre, prévu pour être épais, unique et définitif... L'objet impressionne le milieu littéraire de l'époque (Philippe Sollers...) mais dérange. L'auteur n'y va pas de main morte sur des thèmes dont certains fâchent comme l'homosexualité, le racisme, le sionisme... Nabe admire des auteurs comme Bloy, Rebatet ou Céline, ce que ce monde n'ose ouvertement. Il ne se décrit pas comme un provocateur : c'est pourtant son idéal d'artiste...

C'est sous une forme abrégée, sous le titre Au régal des vermines que ce premier livre paraîtra en 1985 chez Bernard Barrault. Le livre fait l'effet d'une bombe dans le milieu littéraire français. Certains ont enfin trouvé l'écrivain qu'ils attendaient vainement, d'autres le ressentent comme un danger. Une participation médiocre mais tonitruante à l'émission Apostrophes achèveront de le « griller ».

À partir de cette date, Marc-Édouard Nabe enchaînera publication sur publication, avec un bonheur inégal : romans, pamphlets, éloges (de musiciens de jazz). Il animera aussi des revues ayant trait avec l'actualité, notamment L'Idiot International de Jean-Edern Hallier.

Parallèlement, sitôt achevé son pavé de départ, il se met à tenir son journal. Un journal qu'il va décider de publier également, dix ans après les évènements relatés. C'est Jean-Paul Bertrand des Éditions du Rocher qui osera sortir le brûlot, brûlot qui est sans doute l'ouvrage de notre auteur qui a le plus marqué jusqu'à présent. Il y note au jour le jour sa vie intime et celle de ses proches, ses lectures, sorties au cinéma, ses réactions à l'actualité... On le voit aussi se rapprocher de cercles chrétiens, et on perçoit des ricanements...

En 2000, Frédéric Vignale lui créait un premier site Internet nabe.fr.fm qui connaît un grand succès public et médiatique. Ce dernier sera à ses côtés le 11 septembre 2001 et le filmera en direct avec Jean-Pierre Vaudon pour un mini film intitulé Apocalypse Nabe et diffusé sur le net par la chaîne alibiTV.com quelques heures après l'évènement.

Epuisé par le milieu artistique et littéraire parisien, il décide de se retirer dans l'île de Patmos, de vivre là où Saint-Jean avait écrit l'Apocalypse : il y est resté 7 mois.

Après quoi la date à retenir est sûrement le 11 septembre 2001, qui lui dictera le pamphlet Une lueur d'espoir, diversement accueilli, tant du point de vue littéraire (il en déçoit beaucoup) qu'idéologique.

Depuis, mis à part la publication de Alain Zannini, le roman initié à Patmos dans lequel il dit adieu au diarysme (soldant les comptes en résumant son parcours depuis le dernier tome publié du Journal), depuis c'est la situation au Moyen-Orient qui continue à l'occuper : séjour à Bagdad avant le débarquement américain, publication d'un nouveau journal La Vérité, et de J'enfonce le clou, où ses thèmes sont rejoués sur fond d'actualité.

Vingt ans après, son premier livre, Au régal des vermines, est republié aux éditions Le Dilettante. L’intérêt de cette « renaissance » est également dans la lecture d’une copieuse préface à l’ouvrage intitulée « Le Vingt-septième Livre ». Il ne s’agit pas d’une analyse a posteriori, mais d’un état des lieux : Nabe dresse le bilan de sa situation après 26 livres publiés. Un texte qui rend compte avec honnêteté de ce qu’est devenu l’auteur du Régal, et avec lui une certaine idée de la littérature. Il met en parallèle son destin et celui de Michel Houellebecq (qui fut son voisin d'immeuble !) : comment ce dernier a tout réussi, alors que lui, Nabe, a tout raté.