Émile Nelligan (1879-1941) est un poète québécois de langue française.

Nelligan naît à Montréal le 24 décembre 1879, au 602, rue de La Gauchetière. Il est le premier fils de David Nelligan, un Irlandais anglophone, et d'Émilie Amanda Hudon, québécoise francophone. Il eut deux jeunes sœurs, Béatrice et Gertrude.

Il a été un disciple du symbolisme ; sa poésie a été profondément influencée par Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Georges Rodenbach, Maurice Rollinat, et Edgar Allan Poe. Doué d’un talent précoce comme Arthur Rimbaud, ses premières poésies ont été publiées à Montréal alors qu'il avait 16 ans.

À partir de 1896, après avoir fait la découverte de la Poésie, il décide de lui consacrer le reste de sa vie.

En 1897, Nelligan devient membre de l'École littéraire de Montréal parallèlement avec l'abandon définitif des ses études.

En 1898, étant donné que David Nelligan n'apprécie guère le mode de vie de son fils, il décide de lui apprendre de force le travail en l'envoyant faire un voyage en Angleterre. Cependant, le retour précipité de son fils l'obligera à lui trouver un emploi local. Finalement, Émile Nelligan sera comptable, mais il délaissera ce métier 15 jours plus tard.

En 1899, au cours d'une scéance publique de l'École littéraire de Montréal, Nelligan fait la lecture de trois poèmes dont son célèbre La Romance du Vin qui restera jamais gravé dans la mémoire collective, car il fut le dernier à être prononcé par le poète qui, dans la même année, sera diagnostiqué comme souffrant de graves psychoses dont il ne se remettra jamais. Il n'eut jamais la possibilité d’achever son premier ouvrage de poésie qui devait s’intituler Le Récital des Anges selon ses dernières notes.

En 1904, un recueil de 107 de ses poèmes, choisis et ordonnés par Louis Dantin, mieux connu sous le pseudonyme du Père Seers, est publié chez Beauchemin. Cette publication le fit connaître au Québec, en Belgique et en France.

Après sa mort en 1941, le public s’intéresse de plus en plus à Nelligan. Son travail inachevé devient l'objet d'un mythe.

Il a d’abord été traduit en anglais en 1960 par P. F. Widdows. En 1983, Fred Cogswell traduisit tous ses poèmes dans l’ouvrage The Complete Poems of Émile Nelligan.

Aujourd'hui, Émile Nelligan est encore considéré comme un des plus grands poètes du Canada français. Plusieurs écoles et bibliothèques portent son nom au Québec. Depuis 1979, le Prix Émile-Nelligan couronne un livre de poésie en langue française d'un ou d'une jeune poète d'Amérique du Nord.

Le 7 juin 2005, la Fondation Émile-Nelligan et la Ville de Montréal inauguraient un buste en sa mémoire au Square Saint-Louis.