Paul Nizan, écrivain français et essayiste né en 1905 à Tours, mort en 1940 à Audruicq.

Fils d’un ingénieur des chemins de fer, Paul Nizan rencontre Jean-Paul Sartre en 1917 au lycée Henri-IV. Inscrit à l’École normale en 1924, il fait la connaissance de Raymond Aron avec qui il se lie d'amitié puis il part deux ans plus tard à Aden (Yémen) comme précepteur. Peu de temps après, il devient communiste et se marie.

En 1931, la publication de son premier ouvrage, Aden Arabie (« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ») lui permet de se faire un nom dans le milieu littéraire et intellectuel. Nommé professeur de philosophie à Bourg-en-Bresse en 1932, il brigue par ailleurs une députation comme représentant du parti communiste. La même année, il publie Les chiens de garde, pamphlet dirigé contre ses anciens maîtres. En 1933, la publication d’Antoine Bloyé chez Grasset, marque la première évocation par l’auteur du thème de la trahison de classe ou comment un homme échappe à sa condition sociale et en vient à trahir ses racines. Le livre est considéré par la critique comme le premier roman français ressortant du « réalisme socialiste ». L’année suivante, Paul et son épouse, Henriette, passent un an en URSS, participant notamment au premier congrès de l’Union des Écrivains soviétiques, chargé également d’organiser la venue d’écrivains amis (André Malraux, Louis Aragon, etc.). Jusqu’en 1939, les publications se succèdent (Le Cheval de Troie, la Conspiration - qui lui vaut le prix Interallié) ainsi que les participations à différentes revues et journaux d’obédience communiste. Ainsi entre 1935 et 1937, écrit-il dans l'Humanité puis entre 1937 et 1939 dans le quotidien Ce soir qui soutient les républicains espagnols. Il rédige notamment des articles sur la politique étrangère et des critiques littéraires. En 1939, la signature du pacte germano-soviétique le pousse à rompre avec le PC.

Il est tué au début de la Seconde Guerre mondiale lors d’une offensive allemande. Son dernier manuscrit n’a pas été retrouvé. Le parti communiste français prit un soin extrême, selon une méthode familière, à vilipender l’homme et l'œuvre — ce qui valut à Paul Nizan de rester de très longues années dans les limbes. Louis Aragon participa activement à la marginalisation de Nizan en publiant notamment les Communistes (1949), roman dans lequel Nizan apparaît en traitre au travers du policier Orfilat. C'est la réédition en 1960 d'Aden Arabie avec la fameuse préface de Jean-Paul Sartre qui permi la réhabilitation de l'écrivain. Aragon supprima le personnage de son livre en 1966 pour la réédition des Communistes. Aussi, à la fin des années 1970 le PCF rétablit la mémoire de Nizan.