Victor Cousin est né à Paris (France), le 28 novembre 1792 et mort à Cannes, le 14 janvier 1867. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.

Philosophe spiritualiste, chef de l'école éclectique, il édita les œuvres de Descartes, traduisit Platon et Proclos, écrivit une Histoire générale de la Philosophie, le Vrai, le Beau et le Bien, les Femmes du XVIIe siècle.

Fils d'un joaillier au Marché-Neuf, il naquit à Paris, dans le Quartier Saint-Antoine. À l'âge de dix ans il fut envoyé au Lycée Charlemagne, où il étudia jusqu’à l’âge de dix-huit ans. La formation classique reçue au lycée lui donna un goût vif pour la littérature. Déjà il était connu parmi ses camarades pour sa connaissance de grec. Du lycée il passa à l'École Normale Supérieure où il fut l'ami de François Guizot et de Villemain. Pierre Laromiguière était alors chargé du cours de philosophie. Dans la deuxième préface aux Fragments philosophiques, où il expose avec franchise les diverses influences philosophiques qui ont marqué sa vie, Cousin parle avec émotion de la reconnaissance qu’il éprouvait en se souvenant de ce jour où il avait entendu Laromiguière pour la première fois. Il prétend que ce jour avait décidé de sa vie entière car Laromiguière enseignait la philosophie de Locke et de Condillac, en la modifiant intelligemment sur certains points, avec une clarté et une grâce qui, au moins en apparence, faisaient disparaître les difficultés, et avec un charme et une bonhomie spirituelle qui pénétrait et soumettait.

Cousin voulut lui aussi enseigner la philosophie et obtint rapidement un poste de maître de conférences à l’École Normale Supérieure. La deuxième grande influence philosophique dans sa vie fut l'enseignement de Royer-Collard. Cet enseignant, nous dit-il, par la sévérité de sa logique, la gravité et le poids de chacun de ses mots, l’avait peu à peu détourné, mais non sans résistance, des sentiers battus de Condillac, pour le mener dans la voie qui devait devenir si facile, mais qui était alors pénible à suivre et peu fréquentée, celle de la philosophie écossaise. En 1815-1816 Cousin fut nommé suppléant de Royer-Collard dans la chaire d’histoire de la philosophie moderne de la Faculté des Lettres. Un autre penseur à l’avoir influencé dans cette première période fut Maine de Biran, dont Cousin considérait qu’il était de son temps en France un observateur psychologique hors de pair.

  • 1815 : Professeur à la Faculté des Lettres, son éloquence excitait un vif enthousiasme parmi la jeunesse des écoles. Son cours fut suspendu à cause de ses idées libérales. Il retrouva sa chaire en 1827.
  • 1824 : Pendant un séjour en Allemagne, il est arrêté à Dresde sous l'accusation de carbonarisme et emprisonné pendant six mois à Berlin.
  • 1830 : Après avoir été maître des conférences à l'École normale, il en devint le directeur.
  • 1831 : Élu à l'Académie française en remplacement du baron Joseph Fourier le 18 novembre 1830, après avoir battu Benjamin Constant, il fut reçu par l'abbé de Féletz le 5 mai. Académicien, il a soutenu les candidatures de Victor Hugo, de Falloux et Lacordaire.
  • 1832 : Il fut nommé à l'Académie des Sciences morales et politiques lors de sa réorganisation, et fit partie de la Commission du Dictionnaire.

Sainte-Beuve a dit de lui : « Son infatigable activité d'esprit ne se confinait pas à une sphère ; il entrait dans toutes : histoire, critique, érudition politique, et la philosophie enfin, qui fut longtemps sa place forte et son quartier général avec drapeau. ».