Jean Charles Emmanuel Nodier est un écrivain français du XIXe siècle à qui l’on attribue une grande importance dans la naissance du mouvement romantique, né à Besançon le 29 avril 1780 et mort à Paris le 27 janvier 1844.

Il étudie sous la direction d’Euloge Schneider le gouverneur Jacobin d’Alsace et s’intéresse à l’histoire naturelle.

En 1791, à la suite de la nomination de son père au poste de Président de Tribunal Criminel départemental, il prononce à 11 ans un discours patriotique à la Société des Amis de la Constitution de sa ville natale. Ce premier exploit au service de la Révolution ne l’empêchera pas d’avoir tout au long de sa vie des sentiments royalistes ouvertement professés qui lui créeront des ennuis sous l’Empire.

A partir de 1796, il est étudiant à l’école centrale de Besançon où il participe à la création d’une société secrète appelée les Philadelphes.

Il est nommé bibliothécaire adjoint de l’École centrale du Doubs en 1798. Un article critique à l'égard des Jacobins lui fait perdre ce poste en 1800.

Il publie en 1802 un roman, Stella ou les proscrits. Il vient alors fréquemment à Paris. Il est emprisonné en 1803 pour avoir écrit deux ans plus tôt La Napoléone, un pamphlet en vers critiquant le premier Consul. Après sa libération l’année suivante, il est de retour à Besançon.

En 1808 il ouvre à Dole un cours de littérature et la même année il épouse Désirée Charve. Sa carrière littéraire se poursuit en 1808 avec la publication d’un Dictionnaire des onomatopées françaises. En 1809, il est assistant littéraire de sir Herbert Croft et Lady Mary Hamilton qui vivent à Amiens.

En 1813, il est à Laybach (Ljubljana) en Illyrie, capitale des provinces Dalmates de l’Empire français en tant que bibliothécaire municipal, secrétaire de Fouché, ainsi que rédacteur du Télégraphe officiel, journal officiel des Provinces illyriennes. De nos jours, l’Institut français de Ljubljana porte son nom.

Il est de retour à Paris en 1814 avec sa femme et sa fille Marie où il est anobli par Louis XVIII qui lui conférera aussi en 1822 la Légion d'honneur. Il devient rédacteur du Journal des Débats.

1818 voit la publication de Jean Sbogar.

1819 le voit rejoindre le camp légitimiste et participer au journal Le drapeau Blanc.

En 1821, il publie Smarra ou les Démons de la nuit. Puis durant l’été, il effectue un voyage en Écosse. Le récit en est publié dans Promenade de Dieppe aux montagnes d’Écosse. Il participe au journal La Quotidienne, dans lequel il présente aux lecteurs les œuvres de Scott, Rabelais, Marot, et aussi Lamartine, Byron et Victor Hugo.

Il publie en 1822 Trilby ou le lutin d’Argail un conte fantastique situé en Écosse et qui inspirera Adolphe Nourrit pour le livret du ballet La Sylphide.

Il est nommé en 1824 bibliothécaire de l’Arsenal, la bibliothèque du comte d’Artois, futur Charles X, au sacre duquel il assiste la même année en compagnie de Victor Hugo. Ce poste est l’occasion qui lui permet de tenir un salon littéraire, le « Cénacle », et de promouvoir le Romantisme. Alexandre Dumas décrit ce salon dans ses mémoires et tous les futurs grands noms de la littérature romantique française en font partie.

Poursuivant ses activités de critique littéraire, il commence à écrire dans la Revue de Paris en 1829.

En 1830, il publie l'Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux puis De quelques phénomènes du sommeil.

1832 voit la publication de La Fée aux miettes, de Jean-François les Bas-bleus et le début de l'édition de ses Œuvres complètes qui comprendra 14 volumes.

Il est élu à l’Académie française en 1833 au siège 25 en remplacement de Jean-Louis Laya. L’année suivante il fonde le Bulletin du Bibliophile.

Il mène alors enfin une existence loin des tumultes, reconnu par ses pairs et apprécié du gouvernement. Son poste de bibliothécaire de l’Arsenal lui donne accès à de nombreux livres rares et le temps de se consacrer à l’études des multiples sujets qui l’intéressent.

Il meurt à Paris le 27 janvier 1844 à 63 ans.

Victor Hugo, Alfred de Musset et Sainte-Beuve reconnaîtront son influence.