Amélie Nothomb (née le 13 août 1967 à Kobé au Japon) est une écrivaine belge de langue française. Grâce à son père, ambassadeur de Belgique et chanteur de nô la nuit, elle séjourne successivement en Chine, aux États-Unis, au Laos, en Birmanie et au Bangladesh. Depuis 1992, elle publie annuellement un roman.

Elle voudrait se réincarner en éponge pour tout absorber sans ennui, elle se dit enceinte de ses romans et aime les fruits blets qui la font vomir. Ces quelques traits suffisent à l'identifier : Amélie Nothomb a fait de ces extravagances un argument publicitaire. Mais c'est aussi « strictement vrai », ajouterait-elle de cette voix particulière qui séduit ou agace, comme l'ensemble de sa personnalité.

Amélie déménage souvent, rencontre l'horreur de la guerre et la pauvreté, se réfugie dans le monde doré de l'enfance aux côtés de sa sœur aînée dont elle reste très proche. À dix-sept ans, elle découvre l'Europe et plus précisément Bruxelles, où elle se sent aussi étrange qu'étrangère. Elle étudie la philologie romane à l'Université Libre de Bruxelles mais son nom, qui évoque dans le pays une famille de la grande bourgeoisie catholique et un arrière-grand-père d'extrême droite, ne favorise pas son intégration dans une université qui rassemble plutôt l'établissement socialiste et libéral du pays encore très divisé sur ce plan-là. Agrégée, elle retourne à Tokyo et entre dans une grande entreprise japonaise. Après cette expérience pénible qu'elle raconte dans Stupeur et tremblements, elle rentre en Belgique et publie Hygiène de l'assassin, en 1992. C'est le début fulgurant du succès. Désormais, Amélie Nothomb peut vivre de l'écriture, sa passion. Elle y consacre au moins quatre heures par jour et dit écrire trois romans par an pour n'en publier qu'un seul.

Entre 2000 et 2002, elle signe également sept textes pour son amie, la chanteuse française Robert dont elle romancera la vie dans son Robert des noms propres en 2002.

On peut trouver Amélie Nothomb précieuse et pédante, on ne peut nier la vivacité de son ton, la précision du vocabulaire, l'originalité des sujets et une autodérision constante. Certains de ses romans(Péplum, Cosmétique de l'ennemi,...) sont constitués d'un unique dialogue entre deux personnages. Elle manie à merveille l'art de l'absurde. Fascinée par la laideur et la monstruosité, elle excelle dans les portraits excessifs :

« Bernadette ne possédait pas de nez ; de vagues trous lui tenaient lieu de narines. De minces fentes situées plus haut comprenaient des globes oculaires : peut-être des yeux, dont rien ne permettait d'affirmer qu'ils voyaient. Ce qui m'intriguait le plus était sa bouche : on eût dit celle d'une pieuvre. Je me demandais si cet orifice avait la faculté de produire des sons. » (Les Catilinaires, A.N.)