Femme du Nord, Andrée Brunin est née à La Madeleine le 13 février 1937. Son père cheminot est mort pour la France aux commandes de sa locomotive. Elle fut adoptée Pupille de la Nation le 5 mars 1948. Elle vécut à Hellemmes durant toute sa jeunesse, passa les mois d’été au Pas-de-l’Échelle (Haute-Savoie) en tant que monitrice des colonies de vacances de la SNCF et voyagea à travers la France. Elle obtint son certificat d’études en 1951 et suivit une formation de sténo-dactylographe à l’École Pratte de Lille. Employée aux établissements Brunel-frères, elle cessa son activité professionnelle en 1962 pour se marier et se consacrer à sa vie de famille. La plupart de ses textes furent écrits dans le Nord. En 1976, le ménage fit l’acquisition d’une maison à Bavinchove qui devint son séjour favori. Elle y décéda d’une leucémie aiguë le 1er avril 1993.

A l'occasion du dixième anniversaire de sa disparition, de nombreuses manifestations furent organisées dans la région Nord-Pas-de-Calais (spectacles, conférences, exposition,...). La Bibliothèque de Bavinchove qu'elle avait animée porte désormais son nom. L'univers poétique d'Andrée Brunin a inspiré divers peintres ainsi que plus d'une vingtaine de musiciens (France, Roumanie, États-Unis, Italie, Australie, Nouvelle-Zélande,...) qui ont composé d'après ses textes. Des contes pour enfant, un roman épistolaire restent à publier.

Sa poésie à l’instinctive immédiateté reflète le quotidien dans sa fraîcheur ou son angoisse et se distingue par une forme très variée souvent basée sur des structures populaires mais qui ne dédaigne pas de faire appel à des combinaisons raffinées ou des figures savantes; les différents vers employés, souvent impairs, confèrent à ses textes une allure d’improvisation toujours musicale. Les différentes parties du recueil correspondent aux périodes de sa vie, mêlant l'enthousiasme débordant au profond désespoir, l'ensemble témoignant d'une palette d'une grande densité.