Paul Guth, né le 5 mars 1910 à Ossun, mort en 1997 à Ville-d'Avray, est un humoriste, journaliste et écrivain français. Président de l'Académie des provinces françaises.

Romancier, essayiste, chroniqueur, mémorialiste, historien, pamphlétaire, il excella dans tous les genres en mêlant toujours une tendre patte de velours à sa griffe acérée. Il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages parfois teintés d'Histoire, d'anecdotes contemporaines ou de critiques sans retenues sur les maux de son siècle.

Paul Guth est né à Ossun le 5 mars 1910 dans une famille modeste. Ses parents habitaient alors Villeneuve-sur-Lot. Sa mère, d'origine bigourdane, était alors venue accoucher dans la maison familiale d’Ossun, chef-lieu de canton des Hautes-Pyrénées.

Paul Guth commence ses études à Villeneuve-sur-Lot. Il poursuit des études littéraires à Paris où il deviendra Agrégé des Lettres en 1933. A cette date, il commence une carrière universitaire classique qui sera interrompu par la Seconde Guerre mondiale. Il sera professeur de lettres pendant dix ans aux lycées de Dijon, de Rouen et Janson de Sailly, à Paris.

Après la grande guerre, il se consacra d'abord à la littérature puis au journalisme et à la radio. Il obtient même en 1946 le Prix du Théâtre pour Fugues.

En 1953, Paul Guth publie Les Mémoires d'un Naïf, premier roman à succès d'une chronique qui comptera sept volumes. Il y raconte la vie de son personnage récurrent, le Naïf, professeur de français, qui sous une grande naïveté, cache une imagination fertile. Dans cette série, on retrouve Les Mémoires d'un Naïf (1953 - Prix Courteline), Le Naïf aux quarante enfants (1955), Le Naïf locataire (1956 - Grand Prix du Roman de L’Académie française), Le naïf sous les drapeaux (1964), Le mariage du naïf (1965), Le Naïf amoureux (1968) et enfin Saint naïf (1970).

L'œuvre de Paul Guth comprend aussi une série romanesque de quatre volumes sur Jeanne la Mince qu'il publia entre 1961 et 1969 : Jeanne la mince à Paris, Jeanne la mince et l'amour, Jeanne la mince et enfin Jeanne la mince et la jalousie. Dans cette série, il retrace la vie d'une jeune femme, Jeanne la Mince, qui part à la découverte du monde. Sa protagoniste découvre ainsi l'insouciance de la jeunesse puis les années folles à Paris, fait son éducation sentimentale puis découvre l'amour et la jalousie dans les bras du brillant journaliste Paul Bagnac.

Pris depuis douze ans par de grands travaux d'Histoire, Paul Guth revient au roman en 1977 avec Le chat Beauté, Dans ce livre, d'une brûlante actualité, il règle ses comptes avec lui-même, avec les autres, avec la vie. La même année, Paul Guth toujours aussi narquois et réactionnaire publie Notre drôle d'époque comme si vous y étiez dans lequel il accumule de nombreuses anecdotes sur la télévision, l'amour, la religion et bien d'autres thèmes, pour nous inviter à sourire de nos habitudes et de notre mode de vie.

En 1978, les Lettres a votre fils qui en a ras le bol sont un cri d'amour pour les jeunes et d'espoir en leur bonheur et leur courage. Il évoque également sans détour la plupart des problèmes de la jeunesse : les rapports du présent avec le passé et l'avenir, la vie scolaire, le tabac, la sono, la sexualité, la majorité à dix-huit ans, l'homosexualité, la vitesse, la drogue, le chômage, le travail manuel, les filles, l'amour… Trois ans plus tard, dans Lettre ouverte aux futurs illettrés, il s'adresse à nouveau à la jeunesse, qu'il a appris à chérir durant ses années de pédagogue, pour dénoncer le génocide intellectuel que l'école inflige aux enfants.

Paul Guth a également participé à la rédaction de livres pour enfants. Parmi eux, il publie Les Passagers de la Grande Ourse en 1944 en compagnie de Paul Grimault. Le livre raconte les mésaventures de Gô et de son petit chien Sniff à bord d'un aéroscaphe.

Durant quelques années, il s'essaya aux romans historiques avec par exemple Moi, Joséphine, impératrice puis plus tard, en 1992, dans Histoire de la littérature française". Dans ce dernier livre, l'auteur, alors professeur de français, tente d'être aussi clair qu'un professeur, en expliquant le mécanisme de la création comme un auteur et de conserver la posture d'émerveillement. Il se veut le contemporain de chaque auteur mais s'arrête au seuil des vivants, à l'aube sanglante du vingtième siècle.

En 1988, Paul Guth critique une partie de la gauche dans Oui, le bonheur, inventaire des passions, indignations et recettes du bonheur.

Enfin, en 1994, après cinquante ans de vie littéraire, c'est en philosophe mais aussi en observateur impitoyable de son époque, qu'il nous livre ses réflexions sur notre société et ses contemporains