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Assurance L'assurance est l'activité qui
consiste, en échange de la perception d'une cotisation
ou prime, à fournir une prestation prédéfinie,
généralement financière, à un individu, une
association ou une entreprise lors de la survenance d'un
risque.
1.Fonctionnement d'un contrat
d'assurance
Souscription
du contrat
Lors de la souscription du contrat, l'assureur et
l'assuré conviennent :
* d'un évènement ou d'une liste d'évènements, repris
dans la police d'assurance (de l'italien médiéval
policia : liste), et garantis par l'assureur
* d'une prime payée par l'assuré à l'assureur.
Avant la souscription, le demandeur d'assurance, futur
assuré, remplit un questionnaire visant à informer la
compagnie d'assurance sur son risque. A partir de ce
document, l'assureur peut effectuer le calcul de la prime
d'assurance. Ce calcul statistique tient compte
essentiellement de la probabilité de réalisation du
risque et du coût des sinistres.
En France, le contrat d'assurance est un contrat de bonne
foi. L'assuré est supposé informer de façon exacte et
complète l'assureur en réponse à ses questions. Les
fausses déclarations faites par l'assuré peuvent
conduire à la nullité du contrat.
Survenance
d'un événement assuré
Lors de la réalisation d'un des évènements listés au
contrat, l'assureur assiste l'assuré. Cette assistance
est le plus souvent financière et prend alors la forme
d'une indemnisation. Mais elle peut prendre d'autres
formes, par exemple une assistance juridique ou un
rapatriement pour une personne malade à l'étranger.
Par exemple, un armateur assure un bateau et reçoit une
somme, fonction du montant souscrit et de la vétusté,
si le navire est endommagé ou détruit. Une
assurance-vie garantira le paiement d'une pension si
l'assuré atteint un certain âge alors que
l'assurance-décès produira ses effets dans le cas
contraire, etc. Un automobiliste impliqué dans un
accident pourra bénéficier de l'appui de sa compagnie
d'assurance devant les tribunaux et éventuellement d'une
somme pour régler les dommages dont il est responsable.
Fin du contrat
Les contrats d'assurance sont en général à tacite
reconduction. L'assuré et l'assureur peuvent dénoncer
le contrat à chaque échéance. En France, le code des
assurances prévoit également une résiliation possible
pour l'assureur après chaque sinistre.
En cas de disparition du risque assuré, par exemple en
cas de décès pour un contrat d'assurance sur une
personne, le contrat prend naturellement fin.
Loi Chalel du du 28 janvier 2005, la fin de la
reconduction tacite
Depuis l'entrée en vigueur de la loi Chatel, les
prestataires de services doivent informer les
consommateurs " au plus tôt trois mois et au plus
tard un mois " avant la date limite de résiliation,
de la possibilité de ne pas reconduire le contrat.
Si cette information ne leur est pas communiquée dans ce
délai, ils peuvent résilier le contrat , à compter de
la date de reconduction.
Si l' avis d'échéance et l'indication de la
possibilité de résiliation est reçu moins de 15 jours
avant la fin de la période de résiliation, ou après
cette date, l'assureur doit prévenir l'assuré qu'il
dispose d'un délai de 20 jours supplémentaires à
compter de la date d'envoi de l'avis pour mettre fin à
son contrat.
Si cela n'est pas respecté, l'assuré peut résilier le
contrat sans pénalités, à tout moment à compter de la
date de reconduction, par lettre recommandée à
l'assureur.
2.La police d'assurance
La police d'assurance est le document contractuel qui
régit les relations entre la compagnie d'assurance et
l'assuré. Ce contrat fixe en particulier :
* la liste des évènements garantis, avec les exclusions
éventuelles.
* la garantie, c'est-à-dire l'assistance apporté à
l'assuré en cas de sinistre.
* les obligations de l'assuré :
o les mesures de prévention éventuelles afin de
diminuer le risque
o les délais de déclaration à l'assureur en cas de
sinistre
o le montant et les conditions de paiement de la prime
o les possibilités de résiliation de la police
* les obligations de la compagnie d'assurance :
o les délais de paiements pour l'indemnisation
Les polices d'assurance sont composés de conditions
générales, commune à tous les assurés d'une même
compagnie pour un risque ou un ensemble de risque donné,
et de conditions particulières, spécifiques à
l'assuré.
3. Économie du contrat
d'assurance
Le contrat d'assurance est un contrat de transfert de
risques :
* l'assuré cède un risque, par définition aléatoire,
à la compagnie d'assurance. Lorsque le contrat prévoit
une franchise, l'assuré conserve une partie du risque.
* La compagnie d'assurance accepte le risque en échange
de la prime.
Le mécanisme de l'assurance ne modifie pas la
probabilité de survenance du risque, ni ses
conséquences. Il se contente de transférer le risque
d'un agent économique, l'assuré, à un ou plusieurs
autres.
L'assuré est alors protégé contre des évènements
qu'il ne peut pas supporter seul. Il peut alors réaliser
des activités risquées. l'assurance aide indirectement
à la création de richesses.
La compagnie d'assurance effectue, grâce à la
souscription de nombreux risques similaires, une
mutualisation des risques entre les assurés. Cette
maîtrise statistique du risque permet à l'assureur de
diminuer la volatilité totale de ses risques. La loi des
grands nombres permet à l'assureur de connaître
approximativement le montant des sinistres futurs.
4. Histoire
De premières méthodes de transfert de risques sont
signalés chez les babyloniens, dès le IIe millénaire
av. J.-C. Le système développé est repris dans le Code
d'Hammourabi. Si un marchand effectue un prêt pour
effectuer un transport, il paye une somme supplémentaire
au préteur. Le prêt n'a pas à être remboursé si la
marchandise se fait voler.
1000 ans plus tard, les habitants de Rhodes inventent la
mutualisation. Les marchands dont les biens arrivent à
destination remboursent ceux dont les biens ont été
détruits lors d'une tempête.
Les grecques et les romains introduisent l'assurance
santé et l'assurance vie. Les Guildes du Moyen Âge
remplissent un rôle similaire, en participant aux frais
d'obsèques de leurs membres décédés.
L'assurance se complexifie en Europe après la
renaissance. A la fin du XVIIe siècle, l'importance
croissante de Londres en tant que centre de commerce tire
la demande pour des assurances maritimes. Edward Lloyd
ouvre un café qui devient un repère pour les marins et
les affréteurs, et par la suite une source d'information
sur le monde maritime. Il devient un lieu de rencontre
pour les personnes cherchant à assurer leurs bateaux, et
ceux proposant une couverture. Aujourd'hui encore, le
Lloyd's de Londres reste le haut lieu de l'assurance
maritime.
Au sens moderne, l'assurance remonte au grand feu de
Londres de 1666, qui détruisit 13200 bâtiments. A la
suite de cet incendie, Nicholas Barbon ouvre un bureau
pour assurer les bâtiments.
Aux Etats-Unis, la première compagnie est créée en
1732. Benjamin Franklin est le premier, au travers de la
Philadelphia Contributionship for the Insurance of Houses
from Loss by Fire, il invente la prévention, en refusant
d'assurer les maisons pour lesquels le risque d'incendie
est trop fort.
5. Règlementation (cas
français)
L'assurance est une profession très réglementée. Il
s'agit de préserver les intérêts des assurés. Les
compagnies doivent répondre à de nombreuses
contraintes, notamment en matière de marge de
solvabilité. Une instance indépendante, la CCAMIP[1],
est chargée de contrôler les sociétés d'assurance.
Les entreprises pratiquant des opérations d'assurance
sont soumises, en fonction de leur statut juridique, aux
dispositions du :
* Code des assurances pour les sociétés d'assurances
[2]
* Code de la mutualité pour les mutuelles
* Code de la sécurité sociale pour les institutions de
prévoyance et de retraite
Assurance
vie
Une loi du 15 décembre 2005 oblige désormais les
assureurs à prévenir la ou les personnes désignées au
contrat, lorsqu'elles ont connaissance du décès du
souscripteur.
6. Types d'assurance
Les différents types de contrats d'assurances sont
traditionnellement les contrats d'assurance vie et les
contrats d'assurance dommage. On distingue également les
contrats d'assurance de personnes, et d'assurance de
choses. Plus généralement, il est possible de souscrire
une assurance pour tout événement relatif à la
propriété d'un bien meuble ou d'un bien immeuble, à la
vie, à la santé, etc.
7. Les métiers spécifiques
à l'assurance
On peut distinguer diverses professions propres à cette
activité
* L'actuaire étudie les risques statistiques pour
établir les tarifications générales (primes
d'assurance).
* L'agent d'assurance est le représentant ou mandataire
d'une compagnie d'assurance qui place ses contrats
auprès de la clientèle. À ce titre il engage la
responsabilité de la compagnie au regard de l'article
1384 du Code civil. Il exerce une profession libérale.
Selon AGEA, syndicat professionnel, il y a 13 576 agents
généraux en France.
Les agents ont un statut particulier qui régit leurs
relations avec les sociétés d'assurance. [3]
* Le courtier en assurances possède le statut de
commerçant et représente le client vis à vis des
compagnies avec lesquelles il travaille. Il est chargé
par des assurés de leur trouver les contrats les mieux
adaptés et/ou au meilleur coût auprès des compagnies
d'assurances (un assuré a donc le choix de passer
directement par un agent ou indirectement par le biais
d'un courtier).
En amont de l'assurance les courtiers analysent les
risques de leurs clients, puis conseillent ces derniers
sur les opportunités de couverture d'assurance, placent
les risques auprès des compagnies d'assurance, suivent
la gestion des contrats au jour le jour, et assistent
leurs clients en cas de sinistre; Ils sont aussi encore
appelés « assureurs conseils », ils sont mandatés par
leurs clients pour les représenter face aux assureurs .
Il y a environ 2 800 courtiers en France. Ce sont des
commerçants inscrits au registre du commerce. La
réglementation les oblige à soucrire une garantie
financière pour couvrir les fonds qui leur sont
confiés. Ils doivent aussi être obligatoirement
assurés en responsabilité civile professionnelle. [4]
* L'expert en sinistres établit la réalité des
dommages et les responsabilités, chiffre leur valeur et
détermine les montants d'indemnisation à verser.
Certaines compagnies ont leurs propres experts, on les
appelle inspecteur. Ils peuvent dans certains cas régler
financièrement le sinistre en faisant un cheque sur
place. [5]
* L'employé d'assurance soit il assure le contact de la
clientèle et les opérations commerciales (front office)
soit il effectue uniquement le traitement administratif
(back office). Il est souvent polyvalent et réalise ces
différents types d'opération. Certains sont
spécialisés en rédacteurs de contrats, d'autres sont
des rédacteurs sinistres chargés uniquement du
règlement des sinistres.
* Les fonctions financières (gestion actifs-passifs,
opérateurs de marché, trésorier) prennent une
importance de plus en plus grande vu l'importance des
capitaux (réserves techniques) dont il faut optimiser la
gestion.
8. Comment vivent les
assureurs ?
Pour vivre, une compagnie d'assurance doit pouvoir payer
l'ensemble des sinistres que ses assurés subiront. Ce
montant total étant par définition inconnu, les
compagnies d'assurance commencent par « mutualiser »
les risques. Ce mécanisme vise à réduire la
variabilité des pertes. Le montant des pertes probables
(augmenté d'une marge de sécurité, et des frais de
gestion de la compagnie) est versé par les assurés
(prime).
L'argent ainsi récolté n'étant pas reversé
immédiatement à l'assuré, il peut être placé, ce qui
apporte une confortable source de revenus
supplémentaires. Ce montant est particulièrement
important dans les branches à déroulement long (par
exemple en responsabilité civile), où le sinistre,
lorsqu'il survient, n'est indemnisé que de longues
années après la perception de la prime. Dans les
branches à déroulement court, cette source de revenus
est moins importante.
L'assureur est dès lors capable d'affronter une
situation de sinistralité habituelle. Toutefois, on
comprend aisément que si un risque se réalise
simultanément pour un grand nombre d'assurés
(intempéries, catastrophe naturelle, etc.), l'argent que
doit verser l'assureur peut venir réduire fortement ses
perspectives de gains, voir excéder ses capacités
financières. C'est le cas s'il doit débloquer des
avoirs bloqués pour régler les victimes d'une tempête.
L'assureur pourra augmenter le montant des primes à
venir afin de reconstituer le capital consacré aux
indemnisations.
Afin de faire face aux sinistres exceptionnels, les
assureurs peuvent réassurer (avec bien entendu franchise
de leur part) leurs propres risques auprès de compagnies
spécialisées ; c'est la réassurance.
Au milieu des années 1970, un automobiliste assuré de
la MAIF provoqua involontairement le télescopage de deux
trains, bloquant pendant plusieurs semaines le trafic
entre Nancy et Paris (qui dut être détourné à grands
frais par Troyes ou Sedan).
Le plafond de réassurance de la MAIF fut atteint, et
l'augmentation des cotisations annuelles (dites on ne
sait pourquoi « primes ») fut à peine perceptible par
les assurés.
Il est significatif de constater que la Lloyd's, assureur
du Titanic (!), honora ses engagements et que ce débours
important ne menaça pas son existence. Cette compagnie
existe encore aujourd'hui, bien que ses tarifs soient
élevés.
9. Hasard, jeux et assurance
Curieusement, les activités de jeux de hasard (loteries,
etc.) sont similaires à l'assurance : il y faut un aléa
: dans les deux cas, on paye une petite somme, et si un
événement rare se produit, on reçoit une grosse somme.
La différence est que l'assurance couvre les risques
"négatifs , de perte, et la loterie au contraire
des risques positifs, spéculatifs
Il est important dans les deux cas que l'événement soit
assez rare, et que, pour ce qui concerne l'assurance, le
fait d'être assuré ne modifie pas les comportements
face aux risques (aléa moral), sinon l'assureur
n'équilibre plus ses comptes.
Certains cas comme les cambriolages, vols de véhicules
ou accidents de moto sont un peu particuliers, dans la
mesure où la question n'y est plus de savoir si un
événement se produira, mais simplement quand il le
fera.
10. Principales compagnies
d'assurance
En
Europe
Deux particularités européennes, tant pour l'assurance
que pour la banque sont le développement de la
bancassurance (groupes réunissant les deux métiers) et
la forte présente de sociétés mutuelles. Echantillon
de compagnies:
* AXA (France)
* AGF (France)
* ING (Pays-Bas)
* CNP (France)
* Generali (Italie)
* Lloyd's (Royaume-Uni)
* Winterthur (Suisse)
* Groupe Prévoir (France)
Mutuelles (France)
* Groupama
* Matmut
* GMF
* Maif
* Macif
* Maaf
* MMA
* Mutuelle Les Ménages Prévoyants
De nombreuses fusions-acquisitions se sont déroulées et
se produisent encore, augmentant régulièrement la
taille des compagnies d'assurance et les montants
qu'elles assurent.
Réassurance
* Swiss Re
* Hannover Re
* Munich Re
* Scor
* American International Group
11. Dans le monde
Liste des principales compagnie d'assurance au Canada
selon le BAC
* Allstate Insurance Company of Canada
* Aviva Canada Inc .
* AXA Canada Inc.
* La Capitale assurances générales inc.
* Chubb Group of Insurance Companies
* Desjardins Groupe d'assurances générales
* L'Industrielle Alliance compagnie d'assurance
générale
* ING Canada
* Meloche Monnex Inc.
* Groupe Promutuel Federation
* RBC General Insurance Company
* SSQ, Société d'assurances générale
* Wawanesa Mutual Insurance Company
12. Finance
L'assurance en finance laisse place à la notion de
couverture de risque par des instruments financiers
adaptés qu'offre le marché financier.
13. Liens externes
* Types de contrats d'assurance
(sur wikipédia)
* Risque assurable (sur
wikipédia)
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