Théâtre : Merci Patron ! Salle des fêtes de BERGBIETEN Vendredi 5 et samedi 6 novembre à 20H30 - Dimanche 7 novembre 17H00



Brevet 2009 - Sujet de français
Corrigé de la rédaction

Sujet : ( le texte de référence se trouve ICI )
Quelques années plus tard...
Ali a gardé avec lui "l'enfant de sous le pont" et il a pris soin d'elle. Un journaliste découvre toute l'histoire et la raconte. Il explique aussi en quoi et pourquoi la vie d'Ali a changé.
Écrivez cet article. Vous lui donnerez un titre et vous le signerez des initiales J.P.

Dénouement heureux
dans l'affaire de la petite Atifa

Jeudi soir, le tribunal de Bayeux a rendu son verdict en confiant la garde de la petite Atifa Benhalima à Ali Benhalima officiellement devenu son père adoptif.

Un destin incroyable

Étonnante histoire que celle de cette petite blondinette de six ans abandonnée à sa naissance sous la pile nord du pont Roch à Bayeux, recueillie et cachée par un SDF de 45 ans et enfin découverte l'an dernier par les services sociaux de la ville.

C'est un passant qui a donné le signal. Surpris de trouver une fillette au milieu des marginaux, Jean-Louis Pichot a d'abord contacté la police. "Je suis resté à l'écart pour observer, avait-il déclaré alors, mais à l'arrivée du véhicule, ils ont tous décampé, et la fillette aussi". Ce n'est que quelques jours plus tard que trois agents municipaux accompagnés d'une assistante sociale du département ont découvert la fillette. "Il a fallu négocier ferme, ils ne voulaient pas lâcher l'enfant, surtout M. Benhalima, et c'est un costaud ! se rappelle Henriette Sapin, la petite non plus ne voulait pas nous suivre [...] finalement on a réussi à les convaincre".

L'enfant du pont

Pendant plus de cinq ans  M. Ali Benhalima assisté des "tontons", deux autres marginaux du pont, est parvenu à nourrir, à soigner et à élever la petite Atifa sans que personne ne se rende compte de rien. "On a galéré, déclare-t-il, au début, j'étais tout seul sous la pile nord, y'avait du passage et pas d'abri. Très vite Bernard et Seb de la pile sud m'ont proposé de venir emménager chez eux. Y'a une niche profonde dans la pile sud, avec une porte qui ferme. C'est pas l'endroit idéal pour une gamine mais pour les beaux jours ça allait. [...] En hiver on allait dans des squats, c'était quand même plus sain, mais fallait décamper à la fin de la trêve hivernale. On savait très bien que si quelqu'un trouvait Atifa, on nous la prendrait. Alors on passait huit mois sur douze sous le pont. Bébé, quand elle pleurait, ça passait pour un miaulement d'un chat. Y'en a beaucoup qui se battent sous le pont. Personne ne nous a jamais embêté. Quand j'allais bosser les tontons veillaient sur elle. Sans eux rien n'aurait été possible."

Un double sauvetage

Ancien légionnaire, M. Benhalima n'avait jusque là jamais réussi à s'intégrer dans la vie civile. A 35 ans, il arrive en France, pays qu'il ne connaît pas. Personne ne l'attend. C'est une lente descente aux enfers, l'alcool, la drogue, la rue... "Quand Atifa est rentrée dans ma vie j'étais plus qu'une ombre". Si on l'interroge sur ses motivations la réponse est simple : "Elle m'a donné une raison de vivre, une raison de me battre, sans elle je serais déjà mort. Elle aussi, elle m'a sauvé. Évidemment on pourrait penser que c'est égoïste de ma part, que j'aurais dû la confier aux services sociaux dès le départ, mais elle n'a jamais manqué de rien, elle sait même lire grâce à Bernard et elle parle un peu l'arabe".

Un choc salutaire

L'intervention des services sociaux au bout de cinq ans a été un choc dans la vie des trois hommes et de la fillette. "J'ai dit que c'était ma fille, mais avec sa blondeur et le bleu de ses yeux on ne m'a pas cru. De toute façon ça changeait pas grand chose. On me l'aurait prise de tout manière. Finalement la petite était tellement malheureuse qu'on m'a laissé la voir tous les jours au foyer". Dès lors, bien décidé à récupérer Atifa, l'ancien légionnaire retrouve le goût du combat et renverse tous les obstacles qui se dressent devant lui. Il apprend à lire, trouve un emploi d'agent de sécurité, obtient un logement puis réclame la garde de la petite. Quand il se présente devant le juge jeudi matin, c'est un autre homme. On l'écoute avec attention. Mais finalement c'est le témoignage de la fillette qui a convaincu le juge. "C'était très émouvant, j'en ai pleuré, avoue Mlle Jeanneau, avocate de M Behalima, elle a parlé de son père et de ses tontons avec des mots si simples et si tendres que toute l'assistance fut instantanément convaincue qu'il s'agissait là d'une vrai famille. L'ADN ne fait pas tout, l'argent non plus".

Ce matin Atifa a rejoint le domicile de son père. Dès lundi, elle intégrera l'école du quartier... de l'autre côté du pont.

J.P

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